15 septembre 2023

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Investissement et assurance-vie

Nouvelle réforme des retraites 2023 : L'impact pour les femmes
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  • Réforme des retraites 2023 : qu’est-ce qui change ? 

  • Les femmes et les retraites : les inégalités historiques

  • Femmes et mères de famille : un pas en avant avec la réforme ?

  • Que pensent les Français de la réforme ?

  • La solution pour une retraite sereine ?

La réforme sur les retraites est entrée en vigueur en France le 1er septembre 2023 et constitue l'une des mesures les plus attendues et discutées de ces dernières années. Cette réforme a pour objectif de repenser en profondeur le système de retraite français, en prenant en compte les besoins spécifiques des différentes catégories de la population. Parmi ces catégories, les femmes et les mères de famille occupent une place centrale, car elles ont souvent été désavantagées par les systèmes précédents. Dans cet article, nous allons examiner en détail ce que dit la nouvelle réforme des retraites et ce qu’elle implique pour les femmes en particulier.

Réforme des retraites 2023 : qu’est-ce qui change ?

Qui est concerné et pourquoi cette réforme des retraites ? Explication : la nouvelle réforme des retraites consiste à simplifier le système de retraite français, tout en le rendant plus équitable et plus adapté aux réalités contemporaines. L'objectif principal est de garantir un niveau de vie décent aux retraités tout en assurant la viabilité financière du système à long terme.

Pour atteindre cet objectif, la réforme prévoit un report progressif de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, avec un allongement de la durée de cotisation à 43 annuités minimum pour bénéficier d’une retraite à taux plein.

Les premiers concernés sont les personnes nées à partir du 1er septembre 1961, qui pourront partir à la retraite à l’âge de 62 ans et 3 mois. Puis, à raison de 3 mois supplémentaires par an, l’âge légal reculera progressivement jusqu’à atteindre 64 ans pour les personnes nées en 1968, soit en 2030. En plus des salariés du secteur privé, les fonctionnaires, la gendarmerie, la police, les enseignants ou encore les agents de la fonction publique hospitalière sont tous concernés par cette mesure. Vous pouvez utiliser le simulateur mis à disposition par le gouvernement pour évaluer votre cas particulier.

En outre, la réforme portée par la première ministre Elisabeth Borne repose sur la création d’un système de retraite universel qui vise à éliminer les inégalités entre les différentes catégories de travailleurs. Cela implique notamment :

  • La fin des régimes spéciaux : les nouveaux embauchés de la RATP, de la Banque de France, des clercs et employés de notaire, des industries électriques et gazières sont dorénavant affiliés au régime général. Les anciens de ces entreprises bénéficient de la « clause du grand-père », déjà mise en œuvre à la SNCF : pour eux, rien ne change, leur régime spécial est maintenu.

  • Un nouveau dispositif carrière longue : la réforme instaure deux bornes d'âge supplémentaires. Il est maintenant possible de prendre sa retraite dès 58 ans pour les personnes ayant commencé à travailler avant 16 ans, dès 60 ans pour celles actives avant 18 ans, dès 62 ans pour celles qui ont débuté avant 20 ans et dès 63 ans pour celles qui ont démarré avant 21 ans.

  • Une revalorisation des plus petites pensions : dès 2023, le minimum de pension est revalorisé et ne pourra être inférieure à 85% du Smic , soit environ 1 200 euros bruts par mois. Cette nouvelle mesure sur la retraite concerne tous les retraités actuels et futurs ayant effectué une carrière complète au Smic.

  • La prise en compte de la pénibilité : la nouvelle loi sur la retraite reconnaît la pénibilité de certaines professions et permettra aux travailleurs exposés à des conditions difficiles, ou en situation d’invalidité ou de handicap, de partir plus tôt à la retraite. A cette fin, la réforme prévoit des départs anticipés facilités, la création d'un fonds de prévention doté d'un milliard d'euros, un renforcement du suivi médical ou encore l'amélioration du compte professionnel de prévention.

  • Le cumul emploi retraite : il est désormais possible de bénéficier à la fois de sa pension retraite et d'un salaire en poursuivant une activité. Sous certains conditions, cette activité professionnelle peut même ouvrir droit à une seconde pension, ce qui n'était pas le cas jusque-là.

Les femmes et les retraites : les inégalités historiques

Avant d'aborder les changements spécifiques apportés par la réforme des retraites 2023 pour les femmes, il est important de comprendre les inégalités auxquelles sont confrontées les femmes en matière de retraite en France.

Selon une étude de l’INSEE publiée en 2022, les femmes perçoivent en moyenne 1 272 euros, soit 24 % de moins que les hommes (1 674 euros). Ce montant inclut, outre la pension de droit direct, la pension de réversion et la majoration de pension pour trois enfants ou plus. En prenant en compte uniquement la pension de droit direct, versée au titre de l’activité professionnelle passée, l’écart entre femmes et hommes s’élève à 39 % pour les 65 ans ou plus.

En moyenne, les femmes partent aussi plus tard que les hommes à la retraite. Elles sont davantage contraintes que les hommes de liquider leur pension à 65 ans ou plus pour éviter une décote, en raison de carrières incomplètes et elles sont moins souvent éligibles aux dispositifs de départs anticipés, notamment pour carrière longue.

Tout cela s’explique pour plusieurs raisons :

  • Les interruptions de carrière : les femmes sont plus susceptibles de prendre des congés pour élever leurs enfants ou s'occuper de proches dépendants. Ces interruptions de carrière ont un impact négatif sur leurs pensions de retraite.

  • Les temps partiels : les femmes sont également plus nombreuses à travailler à temps partiel, ce qui réduit leurs revenus et, par conséquent, leurs cotisations de retraite.

  • Les emplois moins bien rémunérés : les femmes sont souvent surreprésentées dans des emplois moins bien rémunérés, ce qui se traduit par des pensions de retraite plus faibles.

Pour pallier ces inégalités, notons que certaines mesures avaient déjà été mises en place :

  • La prise en compte des périodes d'interruption de carrière, telles que les congés maternité et l’éducation des enfants, donnant droit à un certain nombre de trimestres

  • Le versement d’une pension de réversion à la suite du décès du conjoint ou de l’ex-conjoint, dont bénéficient majoritairement les femmes

  • La validation de trimestres de retraite pour chaque enfant né ou adopté

Femmes et mères de famille : un pas en avant avec la réforme ?

Si, tout comme les hommes, les femmes seront contraintes de travailler plus longtemps, en raison du décalage de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans, la réforme des retraites de 2023 prévoit certaines mesures spécifiques pour tenter de corriger ces inégalités historiques. Voici les principaux changements qui bénéficieront aux femmes et aux mères de famille :

  1. Surcote « parentale » jusqu’à 5 % : cette mesure n’exonère pas de travailler jusqu’à 64 ans mais elle permet aux mères de famille de bénéficier d’une surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé entre leurs 63 ans et leurs 64 ans. Cette surcote s’applique dans une limite d’un an soit 5 % maximum, et pour toutes les femmes ayant eu au moins un enfant et tous leurs trimestres requis.

  2. Répartition des trimestres de majoration pour éducation en faveur des femmes : jusqu’à aujourd’hui, les parents d’enfants nés après 2010 bénéficiaient d’une majoration de huit trimestres supplémentaires de retraite, dont 4 trimestres au titre de la maternité, exclusivement attribués à la femme, et 4 trimestres au titre de l’éducation, à se partager au sein du couple. Avec la nouvelle réforme des retraites, la mère se verra obligatoirement attribuée au minimum deux trimestres au titre de l’éducation.

  3. Majoration « famille nombreuse » de 10 % pour les professions libérales : les salariés du secteur privé et les exploitants agricoles avaient déjà droit à une majoration de 10 % de leur pension de retraite de base lorsqu’ils ont eu ou élevé au moins 3 enfants. Avec la nouvelle loi des retraites, c’est maintenant aussi le cas des professionnels libéraux, c’est-à-dire les professionnels affiliés à la CNAVPL (médecins, pharmaciens, auxiliaires médicaux, experts-comptables, dentistes, sage-femmes…), et les avocats.

  4. Comptabilisation des trimestres des parents au foyer : en application de la nouvelle réforme des retraites, les périodes validées au titre de l’Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF), pour les parents qui cessent ou réduisent leur activité, y compris lors d’un congé parental, sont désormais comptabilisées dans le calcul du minimum de pension majoré et pourront donner droit à 4 trimestres maximum pour partir plus tôt en retraite dans le cadre du dispositif de carrière longue.

  5. Intégration des indemnités journalières « maternité » dans le calcul de la pension : les indemnités journalières versées lors d'un congé maternité avant le 1er janvier 2012 seront maintenant prises en compte dans le salaire de base, servant au calcul de la pension de retraite.

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Que pensent les Français de la réforme ?

La loi sur les retraites a suscité des réactions diverses au sein de la société française, et elle a été au centre des débats politiques. Le président Emmanuel Macron, en recourant à l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme à l'Assemblée nationale, a suscité des réactions vives parmi les opposants à la réforme. Certains applaudissent les mesures prises pour réduire les inégalités entre les sexes, tandis que d'autres expriment des préoccupations quant à la viabilité financière du système.

Les partisans de la réforme estiment qu'elle constitue un pas important vers un système plus juste en matière de retraite. Cependant, l'utilisation du 49.3 a également provoqué des manifestations et des contestations dans tout le pays. Certains estiment que le recours à cet article a limité le débat démocratique sur une réforme aussi importante. En outre, il existe des inquiétudes quant à la capacité du système à financer ces nouvelles mesures. Certains estiment que les coûts pourraient être trop élevés et menacer la stabilité financière du système de retraite.

La solution pour une retraite sereine ?

La réforme des retraites de 2023 vise à garantir un niveau de vie décent aux retraités, tout en réduisant les inégalités au profit d’un système de retraite universel et viable financièrement sur le long terme. Elle prévoit effectivement plusieurs mesures spécifiques aux femmes et aux mères de famille pour tenter d’atténuer les inégalités, mais aussi minimiser l’impact du recul de l’âge de départ à la retraite pour les femmes, qui partaient déjà plus tard que les hommes, et avec une pension moindre.

Mais la réforme tiendra-t-elle toutes ses promesses ? Les Français restent extrêmement sceptiques. En effet, selon le Baromètre 2023 de l'épargne en France de l’Ifop, 84 % des actifs estiment qu’il est nécessaire d’épargner pour se constituer un revenu supplémentaire au moment de la retraite et 43% considèrent même cette épargne comme « tout à fait » nécessaire.

En somme

Bien que les réformes des retraites en France puissent apporter des améliorations pour les femmes et les mères de famille, l'épargne personnelle demeure un élément clé pour garantir une retraite sereine et confortable.

Que ce soit par le biais d'une assurance-vie, d'un Plan d'Épargne Retraite Individuel (PER), ou d'autres véhicules d'investissement, l'épargne personnelle offre la possibilité de constituer un revenu supplémentaire au moment de la retraite. Elle permet de combler d'éventuels écarts entre les prestations de retraite gouvernementales et les besoins financiers réels.

Il est donc essentiel, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, de prendre des mesures dès aujourd'hui pour investir dans son avenir financier et assurer sa sécurité financière pendant la retraite.